Dried Boogers
Wednesday, October 27, 2004
 
le tabou des dames pipi
Comment devient-on dame pipi ?
C’est la Ville qui fait du reclassement professionnel pour des gens qui ont eu des problèmes de santé. Moi, j’ai eu une opération de la colonne vertébrale. Mais avant d’être dame-pipi, j’ai travaillé dans une école, j’étais polyvalente, je nettoyais, je faisais la gardienne. Après quoi j’ai travaillé trois ans comme femme de ménage dans un foyer Sonacotra. Je côtoyais plein d’ethnies différentes et ça me plaisait. Et puis, j’ai fait, et je continue encore à faire, un peu de social.

Votre métier reste un peu tabou…
Oui, j’ai une collègue qui ne voulait pas partir à la retraite avec ce métier pour pas avoir la retraite en tant que dame-pipi. Moi je trouve ça marrant, faut pas voiler les choses.

Qu’est-ce qui vous plaît, dans ce métier ?
Pour certaines personnes, être madame pipi ou monsieur pipi c’est dévalorisant. Mais moi, j’ai toujours dit qu’on est tous égaux, il n’y a pas de hiérarchie. Et ce métier m’a confirmé cette croyance. On a tous les mêmes besoins ! Manger, dormir, caca, pipi. Le reste, c’est le statut professionnel qui différencie. Moi, ce qui m’intéresse, c’est l’aspect humain. Le sourire, la parole, même si c’est “Ça presse !” On rencontre plein de monde. On fait aussi un peu du social. Par exemple, il y a Monsieur Paul, un retraité du cirque, qui passe régulièrement me voir. Il s’assoit à côté de moi, prend son petit cachet et on discute des choses de la vie.

Et pour les inconvénients ?
Quand une personne est malade et fait de partout. Mais le problème, c’est les Roumains. Ils se torchent la bugne et mettent le tout dans la poubelle, pas dans la cuvette, alors que les poubelles sont faites pour les pâtes-à-cul (serviettes hygiéniques, ndlr). Je préfère les clochards, ils ne sentent peut-être pas bons car ils ne peuvent pas se laver, mais au moins ils sont très respectueux.
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